- Vous savez Sire, j'aimerais bien qu'on commence à m'considérer en tant que tel
- Comment?
- Comment, comment?
— Sire Arthur Roi de Bretagne dit Le Sanglier de Cornouailles— Seigneur Perceval de GallesLivre 1, espisode 89- - Dites, quand il parlait de notre prestige, tout à l’heure…
- Et ben ?
- À votre avis, il était sérieux ou il se foutait de nous ?
- D’un autre côté, il y a que des clodos dans son boui-boui. C’est pas compliqué d’avoir du prestige !
- Moi, je dis qu’on devrait passer plus de temps au milieu des clodos. - - "Alors Arthur prit le bouclier d'Airain et le brandit devant lui. Tous se courbèrent avec vénération, Léodagan de Carmélide, Calogrenant d'Ecosse, le Gallois Perceval, Guenièvre à la Blanche Fesse et Angharad sa suivante..."
- De quoi ?
- Quoi de quoi ?
- Qu'est-ce que vous avez dit ?
- Le Gallois Perceval.
- Nan après.
- Angharad sa suivante.
- Nan avant.
- Non je... je vois pas...
- Vous avez parlé d'ma femme. - Quoi ? Révolte !!! On va tout cramer ! Faudra pas vous demander d’où ça vient !
- Ah mais merde avec Pendragon ! Fallait pas lui parler comme ci fallait pas lui parler comme ça, quand on lui marchait sur le pied il vous crevait un oeil ! Moi quand on m'marche sur le pied eh ben on m'dit pardon, et puis j'répond c'est pas grave ! J'suis pas une espèce de gros taré à qui on peut jamais rien dire ! Alors foutez moi la paix avec ce con et finissez c'qu'on vous a mis dans vos assiettes !
- - Non ! Ca s'appelle une licence poétique.
- Et ça change quoi ?
- Que ça veut pas forcément dire c'qu'il y a marqué. - - Perceval ? Qu'est-ce qui se passe, on est attaqué ?
- Non non, je voulais juste vous parler...
- Me parler ? à c't'heure ci ? Vous voulez mon pied au cul ?!
- C’est à propos d'Angarade. - - Y a certainement quelque chose que vous n'avez pas bien compris, c'est que je suis chef de guerre moi ici. Dux Bellorum comme disent vos Romains.
- Oui et alors ?
- Et alors figurez-vous que les Dux Bellorum ne décorent pas leur chambre avec des bonshommes sportifs qui s'baladent le sifflet à l'air, c'est pas tellement l'ambiance ! - Nan, on a fait trois bornes ! S’il vous plaît, venez pas me parler de bout du monde !
- Mais c’est au poil de cul, attention ! Et il faut pas le lire de travers ce bazar, parce qui parait que si on saute un mot ou qu’on bafouille, on est cramé sur place !
- Parce que j'trouve que j'suis souvent victime des colifichets quand même, c'est pas normal.
- - Quoi, c'est vous sur la pièce de bronze là ?!
- Bah ! - - Sous prétexte qu’on doit nourrir le bourgeois, on travaille 20 heures par jour ! On passe notre vie à se geler les meules ! Les pieds dans la bouse du matin au soir ! A force de trimballer des machins, on se trouve à 25 ans déjà à moitié déglingué ! On y gagne quoi ?
- Mon pied dans les noix ! - - En y repensant, je me demande s’ils ne sollicitaient pas de notre part une participation pécuniaire.
- C’est ce que je me suis dit à un moment ouais, comme le montreur d’ours quand il passe avec le chapeau.
- Ouais. Si j’avais su j’aurai donné quand même.
- En tout cas c’était bien flippant. - - Vous êtes sûr hein ? Pas d'regrets ?
- J'vous dirais bien que j'vais m'tenir à carreau, mais j'me connais, j'vais tomber sur un romain, j'vais faire cramer une grange ! - Ah mais je suis bête vous devez jouer avec les règles à l’Aquitaine, vous !
- N'empêche que moi, si je devais tuer le roi ... Enfin, c'est une supposition. C'est pas ...
- - Vous risquez d'être en sous-nombre ! Vous venez de le dire !
- Mais d'habitude, quand on est en sous-nombre, vous gardez quand même les chevaux ! - - Moi aussi, je suis là!
- Oui mais vous, vous êtes pas mon amie, vous êtes ma bonniche
- Charmant!
- Ma suivante, si vous préférez - C'est viril, c'est tout. Quand on est un homme, on boit beaucoup de vin.
- - Alors, vous l'avez vu ?
- C'est un gros dragon ? Un petit dragon ?
- On l'a pas vu, mon oncle.
- De toute façon, il est même pas là alors...
- Et ça, c'est un phacochère ?