- Vous êtes bigleux ou quoi? Père Blaise, il a plus un poil sur l'caillou! Vous reconnaissez pas ma tignasse là? - Oui euh, maintenant que vous m'le dites.. - Ah quand même! - On dirait Père Blaise avec une tignasse — Seigneur Bohort de Gaunes dit Le Jeune — Seigneur Léodagan de Carmélide dit Le Sanguinaire Livre 2, espisode 4 Faut qu'vous sachiez une chose, ils ont jamais prétendu boire à l'oeil ! Bon ils ont une ardoise longue comme un jour sans pain, mais ils m'la doivent ! Et puis ils demandent pas de ristournes ! - Bon déjà, ça dure le week-end entier, c'est trop long. Et après c'est thématique. Alors moi, les week-ends thématiques euh...
- Mais thématique, thématique de quoi, c'est quoi le thème, le corbeau ?
- Tout juste. - Et c'est un romain, mais c'est Caïus !
- Oh là là, deux secondes plus tard et vous étiez saigné !
- Ah oui, ça j'confirme euh... - Ca m'embêterai d'vous avoir fait lever pour rien sire.
- Ah ben oui, moi aussi j'vous confirme oui ! Alors, qu'est-ce qu'il dit ce message ?
- Les guetteurs auraient vu trois guerriers Pictes passer la frontière nord. Moi, je vous le dis, je vous soupçonne d'être un gros nul. Alors faites-nous un beau sort, que je voie si vous êtes un vrai druide - Bon, j'avais peut-être mis la barre un peu haute... Je m'étais fixé de leur faire combattre un Troll.
- Un Troll ? Non mais attendez, Yvain il a peur des guêpes, déjà... Parce que courir les plumards, vous trouvez ça distingué, vous ? - Vous allez pas manger d’la brioche à cette heure-ci, non ? Elle est sur la gauche du buffet ?
- Ben oui.
- Voilà ! Y vous en faut pas à vous, c’est déconseillé !
- Par qui ?
- Par moi. Non, j’vous déconseille la brioche.
- Merde. C'est la seule alternative que vous me proposez? Rien branler de la journée ou des concours de pets? - Je sais pas, moi, c'est comme une sérénade. Une...? Une sérénade! Pour vous séduire!
- Bah... Vous avez pas besoin de me séduire puisque je suis déjà là!
- J'ai compris.
- La première fois que je vous ai vu, vous m'avez dit: Bonjour, rendez-vous ce soir, dans votre chambre. Maintenant ça fait trois ans qu'on se voit et vous jouez de la mandoline pour me séduire. - Mais pourquoi vous me demandez ça à moi ?
- Parce que là, y a que vous ! Vous vous doutez bien que si on pouvait faire autrement... - Ca arrive...
- Ca arrive souvent ?
- Oh... ben... de temps en temps y a un type enfin j'veux dire... un chevalier, ou deux... qui viennent prendre une petite coupette, bon...
- J'vais être clair. Il m'est arrivé d'penser qu'mes hommes passaient beaucoup trop d'temps chez vous. Alors bon j'les ai un p'tit peu...
- Un p'tit peu s'coué !
- Moui j'les ai pourris, exactement, j'les ai traités d'tous les noms. Oh ça va j’picole pas souvent ! - Ca vous donne une occasion de le flatter ! Vous le félicitez pour ses progrès, vous utilisez un vocabulaire très simple...
- Décarre tes troupes de chez moi ou j'crame ton pays ! C'est assez simple comme vocabulaire ça ? - Dans certaines contrées lointaines, un homme choisit une femme, l'épouse et ne connaît plus qu'elle jusqu'à ce que la mort les sépare
- Oui, mais nous, ça a rien à voir, on est civilisés, on n'est pas des sauvages! Vive le Négociateur ! Vive le Seigneur Bohort ! - Et vous êtes détenu depuis combien d'temps ?
- Vingt-deux ans.
- Vingt-deux ans ?!
- Ouais bah ça fera vingt-deux ans au mois d'mai... Vous allez pas chipoter ? - Mais si on fait marrer tout l'monde avec nos ch'nilles à la purée d'fraises nos couilles d'oursins aux amandes... j'sais pas quelle autre saloperie là...
- Nan c'est vrai qu'sur la bouffe ça déconne un peu mais... nan le reste c'est bon. Eh bien ! J'estime que la moindre des choses quand on est admis à la table du roi, c'est d'y être ! - Ah tiens! Aujourd'hui, j'ai fait tailler le rosier de l'arrière-cour, parce qu'il en avait drôlement besoin
- Et vous, vous me racontez pas votre petite journée ?
- Ah bien, il faut le temps d'encaisser la vôtre, déjà