Non mais, je vous écoute, je vous écoute, seulement je vous préviens, je vous le dis, je vais vous faire descendre en cabane avec un pichet de flotte un bout de pain sec. Je suis désolé, je suis démuni, je vois pas d'autre solution. Puis je pense que ça vous donnera un peu l'occasion de réfléchir un peu à tout ça tête reposée. Prendre un peu de recul sur les choses parce que, Bohort, on ne réveille pas son roi en pleine nuit pour des conneries, encore moins deux fois de suite — Sire Arthur Roi de Bretagne dit Le Sanglier de Cornouailles Livre 1, espisode 52 C'est de la divination. C'est flou, il faut interpréter - On a pas l’même soleil qu’à Rome nous. Ici l’raisin il vient un peu plus… un peu plus… un peu plus acide.
- Il est un poil plus âcre aussi.
- Plus âcre, ou plus âpre ?
- Non, âcre.
- Moi j’aurais dis âpre moi.
- D’façon il est âcre, et âpre. Il faut être honnête. Nous on… on froule le fuit ave… avec nos po… por…propres pieds… vant… nos po… nos… nos euh… comment… euh… euh on a des pieds… pour… par… - Bon allez, retournez-y vous !
- Encore nous ?
- Oui pourquoi, vous êtes fatigués ?
- Du tout, mon oncle ! Nous nous montrerons digne de cette quête ! Alors, c'est une loi que je voulais soumettre à votre ratification. Une loi toute simple, toute bête, voilà. Faut juste signer. - Non mais n'importe quoi, le trésor que vous avez ramené, un objet magique, il faut que ça fasse la quête du lalala...
- Oui voilà, il me faut quelque chose.
- On peut pas mettre la quête des aventures de Perceval et Karadoc lalala ? - Non, moi je m'occupe de mon cas. C'est déjà pas mal
- Je vais m'occuper de votre cas, moi aussi Faut retourner à Kaamelott. C'est dommage, on urait su ça avant, on serait pas partis! - Oh mais détendez-vous vous aussi, hein, c'est pas la mort du p'tit ch'val...
- Non j'me détendrai pas ! Une fois pour toutes les chevaliers au bistrot c'est l'déshonneur, voilà ! C’est parce que je cherche le Graal que je suis roi, et du coup vous êtes reine. Si je cherchais pas le Graal vous seriez encore en Carmélide en train de torcher le cul des vaches dans une des fermes de votre con de père ! - Et ben vous m'direz si j'vous surprend. J'ai un message codé, de la part du roi. Ca vous coupe le sifflet ça.
- Ce qui me coupe le sifflet, c'est qu'le roi vous ait choisi pour transmettre un message.
- Nan mais au début c'était Karadoc. Mais j'l'ai remplacé. - Heureusement, on s'est mis à fabriquer nous même en sourdine pour nous même quoi... sinon on s'en sortait pas.
- Ah... et vous avez pas peur des contrôles nan ?
- Ca m'effraie pas plus que ça.
- Ah oui... ben je s'rais vous j'me méfierais, surtout dans les jours qui viennent. - C'est vrai ce qu'on dit, que vous êtes le fils d'un démon et d'un pucelle ?
- Oui, pourquoi ?
- Vous avez plus pris de la pucelle Oh ça va j’picole pas souvent ! C'que j'préférerais c'est qu'vous vous bougiez l'train et que j'sois pas obligé d'faire la tournée des bistrots déguisé en vendeur d'savates à chaque fois que j'ai besoin de vous ! Qu'est-ce que vous pouvez bouffer en Bretagne... pas étonnant qu'vous vous trainiez comme des limaces sur les champs d'bataille. Il faut lui trouver un meneur, un dur à cuire, quelqu'un qui se laisse pas impressionner par les jérémiades. - Mais moi j’en sais rien. Qu’est-ce que vous m’avez dit qu’était interdit, déjà ?
- Ben, le crime par exemple ! Est-ce que vous avez provoqué personnellement le décès d’une personne ? J’vous écoute, allez-y !
- Ah ben oui !
- Ah oui. Parce que là, c’est pas joli joli. Dans quelle condition, le meurtre ?
- Pff, ben dans quelle condition… C’était la guerre, quoi !
- Ah oui ? Attention parce que la guerre, c’est pas pareil. - Ben oui, mais vous, vous n'avez pas de femme du tout, c'est encore mieux!
- On dit que je suis fidèle
- Non, c'est pas ça qu'on dit Non mais vous surchauffez pas un peu du citron, non ?! Vous voulez que j'vous dégage la nuque à la serpette ?