- Il faut affranchir nos compagnons. Vous vous souviendrez? - Ben, j'crois ouais.. - Oui, 'fin en même temps c'est pas très compliqué, il faut affranchir nos compagnons - Bon. Faut que je parte demain c'est ça? - Non. Vous partez immédiatement là! - Tout de suite?! — Sire Arthur Roi de Bretagne dit Le Sanglier de Cornouailles — Seigneur Karadoc de Vannes dit Croc Livre 2, espisode 11 - C'est quelqu'un que j'connais ?
- Bah un peu oui !
- Et lui, il m'connait ?
- Mais qu'est-ce que ça peut foutre ?
- Ca m'donnera un angle de réflexion. - Mais si avec la saloperie qui vous a étalé dans l'cou dans trois jours ça s'infecte et puis vous y passez !
- Alors revenez dans trois jours. - Karadoc, expliquez-lui.
- C'pain là, il est cuit trop vite dans un four trop chaud, la montée à pas l'temps d'se faire et y a trop d'air dans la mie.
- Donc ?
- C'est d'la merde. - Mais cet affreux soldat barbare m'a menacé de mort !
- Mais forcément, c'est un ennemi, Bohort !
- Mais ennemi ou pas ennemi, je refuse d'être menacé ! Imaginez que ça s'envenime et qu'on en vienne aux mains ! Mais parce qu'y'a jamais rien eu d'marqué sur le registre euh ! On dit "l'registre", histoire d'se... donner des airs, mais personne s'en ai jamais occupé d'ce machin ! - Mais la rumeur colporte que vous ne vous êtes jamais confessé ! Mais enfin je ne puis imaginer qu’un homme tel que vous, de votre statut, n’est jamais…
- Que je ne me suis jamais quoi ? J’ai pas compris.
- Mais la confession, Sir ! Sans confession, point de salut, sans salut, point de… ne sert à rien qui ne sait partir… - J'ai pris le maillet parce que j'avais le maillet sous la main ! Peu importe !
- Non bah après, ce qui compte, c'est le résultat! Au maillet, au tir à l'arc... vous avez essayé la catapulte ? - Eh ben, qu'est-ce qui vous prend ? Ca y est, vous êtes complètement marteau. Oh y a quelqu'un ??
- Chhhut.
- Non mais ça va oui ! Eh ! Vous m'répondez ou j'vous fais enfermer !
- Oh mais c'est pas vrai... vous m'avez coupée en plein milieu...
- En plein milieu de quoi ?!
- De ma prière ! - C’est bien, y’a un peu de clientèle ce soir !
- Oh, pas bien plus que d’habitude.
- Quand même, y sont onze. J’ai calculé sur les treize dernières années, dans les deux heures qui précèdent le coucher du soleil, vous avez une moyenne de 8,422. - Vous allez pas manger d’la brioche à cette heure-ci, non ? Elle est sur la gauche du buffet ?
- Ben oui.
- Voilà ! Y vous en faut pas à vous, c’est déconseillé !
- Par qui ?
- Par moi. Non, j’vous déconseille la brioche.
- Merde. Et ça c’est du nougat ? Tout seul j’vais l’chercher l’Graal moi ! Et la vie éternelle c’est pour bibi ! et vous vous irez vous gratter ! - Nan mais c'est depuis la dernière fois quand vous nous avez remonté les bretelles.
- Ouais on a décidé d'mettre un bon coup d'collier là...
- Très bien. Très bien très bien... mais plus exactement, qu'est-ce que vous faites ?
- Ben on cherche le Graal ! - Improviser des blagues ?
- Exactement ! C'est pas con ça ?
- Mais vous êtes fort à ça, vous ?
- Nul !
- Nul ?!
- Zéro ! Une vraie bille ! J'plombe l'ambiance en trente secondes !
- Ah bah d'accord, commencez par là, c'est pour ça que vous voulez pas y aller !
- Ah bah c'est surtout pour ça.... Et en plus y'a pas d'alcool. - Notre souverain, rain rain ! - Franchement moi j's'rais vous, j'me méfierais d'la mode. Un truc où il faut rester une semaine au plumard à chaque fois qu'on s'coupe, ça tiendra jamais la longueur.
- Vous croyez ?
- Mais non. Comment vous dites que ça s'appelle déjà ?
- La médecine - Dites euh, on vous fait confiance ! Vous arrêtez d'réveiller tout l'monde en pleine nuit !
- Ouais non, j'suis un peu sur les nerfs en c'moment... 'Scusez moi... J'dors mal à cause de ma gangrène qui m'bouffe le pied ! - C'que j'comprend pas c'est pourquoi il fait ces choses-là avec vous et pas avec moi, j'suis quand même sa femme...
- Quand il revient d'avec vous, ne l'prenez pas mal hein, mais il est à cran, il est tout triste, alors du coup moi tac j'le réconforte. Il a juste besoin de calins.
- Ben oui mais moi quand il revient d'avec vous il va très bien, il a juste besoin que j'lui foute la paix ! - Vous savez Sire, j'aimerais bien qu'on commence à m'considérer en tant que tel.
- Comment ?
- Comment, comment ? Est-ce qu'on a le droit de boire du cidre? Vous savez, c’est pas parce qu’un vieux moisi vient vous baver dans les étagères que ça vaut forcément quelque chose !